Dimanche 8 décembre

Au bout de cinquante-quatre ans de règne, le régime des Assad est tombé. On s’y attendait après la chute d’Alep et de Hama, mais on ne pensait pas que l’effondrement serait aussi rapide. Tout cela ressemble fort à une mise en scène. La fin d’une dictature est toujours une bonne nouvelle. Le Liban a beaucoup souffert de l’occupation et des ingérences syriennes : hormis les alliés politiques de Damas, il n’y aura pas énormément de monde pour verser des larmes sur la fin de l’ère Assad.   

Reste à savoir ce qui va advenir de la Syrie à présent. Voilà un pays profondément divisé sur tous les plans, en proie à toutes les convoitises, une terre ouverte qui, depuis 2011, est un champ de bataille où les puissances régionales et internationales règlent leurs comptes, semant la ruine et la mort à coups de milliards de dollars, laissant prospérer des mouvements salafistes radicaux (dont est issu le "libérateur" de la Syrie Joulani). L’exemple de l’Irak voisin n’est pas pour rassurer. Le chaos en Syrie menacerait le fragile équilibre du Liban qui n’a pas encore pansé ses plaies, et dont les dirigeants, égaux à eux-mêmes, n’ont toujours pas réussi, après une vacance de plus de deux ans, à élire un président de la République.