Mardi
26 novembre
Depuis le 23 septembre et le début de la guerre effective entre Israël et le Hezbollah, c’est le premier matin où l’on se réveille avec un sentiment d’espoir et de soulagement : toutes les sources d’information annoncent la signature imminente d’un cessez-le-feu de soixante jours entre les deux parties. Pendant ces soixante jours, le Hezbollah devra se retirer au-delà du Litani et Israël évacuer ses troupes du Liban, le tout sous la supervision des États-Unis, de la France et de la Finul. Il s’agira en somme d’appliquer la résolution 1701 votée en 2006.
Cette trêve, si elle devait se confirmer, serait évidemment une bonne nouvelle. Que les armes se taisent, que les civils retournent chez eux de part et d’autre de la frontière, qu’ils s’attèlent à la longue et difficile reconstruction de leurs maisons, de leurs villages, de leurs vies, notamment du côté libanais où le bilan humain est bien plus tragique et les dégâts infiniment plus nombreux. Mais la vraie bonne nouvelle n'est pas de renouer avec le statu quo ante, dont l’expérience a montré combien il est fragile. À quoi serviraient des accords qui, dans quelques années, voleraient en éclats sous le premier coup de boutoir ? Qui a encore la force de supporter de nouveaux cataclysmes et de nouveaux carnages ? La guerre n’est pas une fatalité. Et il n’y a pas d'autre chemin pour éviter les conflits que de régler les problèmes de manière radicale. Au-delà du tracé de la frontière terrestre, qui est un enjeu important, le seul vrai problème entre Israël et ses voisins concerne le droit du peuple palestinien à disposer de lui-même dans les frontières de son propre État. Soit Israël s’engage dans cette voie, et l’avenir appartient aux peuples de la région, soit il s’obstine à nier les droits fondamentaux des Palestiniens, et il n'y aura d’avenir pour personne.