Samedi 20 avril

Dans le village à majorité chrétienne orthodoxe de Kfar Habou (Akkar), les murs d’une église ont été souillés par des graffitis en rouge. On y déchiffre notamment le mot Souriyya (Syrie en arabe). Il n’en a pas fallu plus pour réveiller les sentiments antisyriens à Kfar Habou et ailleurs, à supposer que ces sentiments se soient jamais endormis. Or après une enquête menée par les renseignements de l’armée, il s’est avéré que les auteurs des graffitis étaient, non des Syriens, mais des Libanais.

Le Liban a trouvé un bouc émissaire idéal en la présence syrienne sur son territoire. Une présence dont beaucoup de Libanais s'obstinent à nier la nature complexe au profit d’un jugement simpliste et xénophobe. Le Liban ne peut pas supporter la présence de deux millions de Syriens sur son sol, c'est un fait. Mais le Liban ne peut pas non plus faire semblant d'oublier que nombre de ces Syriens sont là parce qu'il a besoin d'eux, et que d'autres Syriens sont là parce qu'ils risquent leur vie en rentrant chez eux.