Dimanche 1er décembre

La situation demeure instable au Liban avec les violations répétées du cessez-le-feu par Israël, qui justifie ses attaques en se fondant sur une interprétation très libre de l’accord de trêve, et sur un document annexe, non signé par le Liban, où Washington garantit à l’État hébreu le droit d’intervenir en territoire libanais s’il l’estime nécessaire. Dans ces conditions, et en attendant que le comité de supervision devienne opérationnel, les Libanais du Sud hésitent à lancer les travaux de réparation et de reconstruction (cela quand ils peuvent accéder à leurs villages). Beaucoup d’habitants sont même retournés dans les régions où ils s’étaient réfugiés pendant soixante-six jours. Ils ont l’impression d’avoir été leurrés par ce cessez-le-feu unilatéral qui, visiblement, n’engage pas l’armée israélienne. Tout espoir n’est pas perdu cependant. Les prochains jours nous diront si le comité de supervision, qui pour l’instant brille par son absence, se décidera à faire respecter la trêve, ou s’il servira d’alibi aux exactions d’Israël qui va jusqu’à entraver le déploiement de l’armée libanaise. Les gens du Sud seront alors fixés sur leur sort : soit ils retapent leurs maisons a minima, les valises prêtes pour fuir à la première alerte ; soit ils tournent la page du conflit et restaurent leurs habitations de fond en comble, en espérant que cette guerre sera la « der des ders ».

Il y a un lieu qui ne risque pas d’être restauré de sitôt en revanche, c’est la célèbre citadelle de Chamaa construite par les croisés sur des vestiges qui remontent à l’antiquité. Endommagée en 2006, il lui a fallu cinq ans, de 2014 à 2019, pour être restaurée grâce à une subvention de l'AICS (Agenzia Italiana per la Cooperazione allo Sviluppo). Cinq ans de travaux minutieux entrepris par des archéologues, une enveloppe italienne de sept cent mille euros, et à l’arrivée, des missiles israéliens qui réduisent en ruines ce haut lieu du patrimoine... La paix est lente, la guerre foudroyante.