Vendredi 26 avril

L’Assemblée nationale a reporté d’un an les élections municipales, qui étaient prévues pour ce mois de mai 2024. Faut-il s’en étonner quand les responsables libanais ont coutume de se dérober à leurs obligations ? L’inaction est leur devise, l’attentisme leur mode d’être, le déni et l’inconscience au cœur de leur éthos politique. Après avoir empêché l’élection d’un nouveau président de la République, les voilà qui ajournent les élections municipales alors qu’un grand nombre de conseils municipaux sont dissous en raison de conflits internes et qu’ils se trouvent à présent paralysés pour treize mois supplémentaires. Notre démocratie était déjà imparfaite ; elle est dorénavant confisquée par ceux-là mêmes qui en sont les garants.

L’excuse brandie pour le report du scrutin est la guerre au Sud. Or le même Parlement avait donné son feu vert aux élections municipales de 1998 en exceptant les régions frontalières occupées par Israël à l'époque. On note au passage que l’État hébreu a organisé ses élections municipales en janvier 2024 sans invoquer l’excuse de la guerre, lui.

Maintenant que le report est acté, on suppose que les travaux engagés par les mairies ces dernières semaines seront bâclés ou suspendus. Les engins de chantier auront vite fait de disparaître, avant de réapparaître au printemps prochain, peu avant les échéances de 2025, à moins que les élections municipales ne soient de nouveau renvoyées aux calendes libanaises.