Jeudi 25 avril

Journée caniculaire à Beyrouth. Le ton collectif est à la complainte : il fait chaud, ça tape dur, quelle fournaise. Rengaine unanime accompagnée de mines épuisées. Il y a pourtant quelque chose de doux et d’agréable dans cette touffeur ardente de l’air, une sensation d’enfance, de grandes vacances, de liberté, une odeur de mer et de soleil, un goût d’abandon, un appel de l’ailleurs. La chaleur plonge certains dans une torpeur stérile ; pour d’autres, elle élargit le monde en repoussant les frontières de la mémoire.