Samedi 13 avril

Le racisme antisyrien a atteint un nouveau sommet au Liban après le meurtre de Pascal Sleiman. Des passants se sont fait tabasser en pleine rue, d’autres se sont vu fracasser leurs motos ou leurs voitures, des municipalités ont fixé des ultimatums aux ressortissants syriens pour quitter leurs territoires, des boutiques tenues par des Syriens ont été mises sous scellés, etc.

Les Libanais sont pris dans leurs propres contradictions. D’un côté ils laissent les Syriens s’installer chez eux par centaines de milliers sans exiger en retour le respect des lois relatives à la domiciliation, au travail et au commerce, de l’autre côté, de façon aussi fugace que brutale, ils réagissent à des faits divers en sévissant contre l’ensemble de la population syrienne. D’un côté on réclame le départ des Syriens, de l’autre on les recrute à tour de bras parce qu’on a besoin de leur main-d’œuvre...

Au-delà de l’incohérence et du racisme qui caractérisent le comportement collectif majoritaire des Libanais à l’égard des Syriens, ce que révèle ce nouvel épisode est surtout notre propension à nous décharger sur autrui de nos propres maux et responsabilités. Le coupable est forcément étranger. Il en a toujours été ainsi. C’est commode, c’est rassurant, mais cela ne résout pas les problèmes. Il est bon de se le rappeler en ce 13 avril, 49e anniversaire de la guerre civile libanaise.