Mardi 9 avril

Le Liban est secoué depuis deux jours par une sombre affaire d’homicide qui a coûté la vie à Pascal Sleiman, haut responsable des Forces Libanaises. Selon la version officielle, l’homme est tombé dans un guet-apens tendu par un gang syrien de voleurs de voitures sur la route reliant Mayfouk à Khérbé (caza de Jbeil). M. Sleiman ayant tenté de résister à ses agresseurs, ces derniers l’ont battu à mort avant d’exfiltrer son corps et son véhicule (une Audi 4X4) vers la Syrie.

Là où les organes de sécurité désignent un meurtre crapuleux, les partisans des Forces Libanaises dénoncent, eux, un assassinat politique. Certains vont plus loin en accusant nommément le Hezbollah d’avoir commandité l’élimination de M. Pascal Sleiman, les FL étant connues pour leur hostilité au parti de Dieu. Des menaces ont été proférées contre des chiites habitant dans la région de Jbeil, en plus de nombreuses voies de fait contre des passants syriens.

Ce drame illustre l'extrême tension qui règne dans le pays. Le Liban est plus divisé que jamais et, même en s’armant d’optimisme, on ne voit pas de quel côté pourrait venir la délivrance quand les seuls à même de le sauver, ses responsables politiques, s’acharnent à le maintenir dans un état de mort cérébrale par leur immobilisme et leur inféodation à l'étranger.