Vendredi
22 novembre
L’un après l’autre, deux députés de gauche israéliens, le premier juif et le second arabe, viennent d’être mis à pied par la Knesset. Ils sont coupables d’avoir dénoncé les massacres des civils et la politique colonialiste de Netanyahou en termes jugés trop crus. Le député arabe Aymen Odeh a déclaré notamment : « Il y a 17385 enfants à Gaza que votre système a tués, dont 825 avaient moins d’un an. […] Il y a 35055 enfants orphelins à Gaza. Leur sang vous hantera. » De son côté, le député juif communiste Ofer Cassif a pointé à plusieurs reprises les crimes de guerre commis par l’armée israélienne. Cassif a commenté par ces mots les mesures punitives prises à son encontre : « Voilà l’état de la soi-disant démocratie en Israël. Je ne resterai jamais silencieux face aux crimes de guerre, à la famine, aux massacres de Gaza. » Il a également dénoncé « la fascisation croissante de la société israélienne ».
Coïncidence troublante, comme un signe du destin, la Cour pénale internationale a lancé hier des mandats d’arrêt contre le même Netanyahou, ainsi que son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant et le chef du Hamas Mohamad Deif, les accusant tous de « crimes de guerre et crimes contre l’humanité ». Ce que les Palestiniens, les Libanais et beaucoup d’Israéliens voient, ce que le monde entier voit, à commencer par les juges de la CPI, à savoir le massacre des innocents à Gaza et au Liban, certains en Israël s’obstinent à ne pas le voir, ou à faire semblant de ne pas le voir. Les faits sont là pourtant, visibles, documentés, référencés, indubitables. Netanyahou et ses semblables auront beau intensifier leur propagande et mobiliser tous leurs soutiens internationaux, ils n’empêcheront pas la vérité d’éclater, et la vérité est la suivante : le Hamas a commis des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité le 7 octobre 2023, Israël n'a cessé d’en commettre depuis cette date, entraînant la mort de quarante fois plus d’innocents en Palestine et au Liban que les civils israéliens tués, à quoi s’ajoutent les destructions de masse comme l’histoire contemporaine en a rarement connu. Voilà les faits. Plutôt que de les nier pour fuir ses responsabilités et poursuivre les massacres, le pouvoir israélien doit les reconnaître pour assumer ses responsabilités et faire cesser les massacres, avant de s’atteler au projet urgent d’une paix juste et définitive au Proche-Orient... Vœu pieux, mirage dans le désert, petit chant de serin dans les aubes enfumées de bombes.